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Séparés par des virgules

L'Hôtel de Felzins

Un monumental porche renaissance,encadré par quatre colonnes cannelées aux chapiteaux corinthiens,au fronton richement orné, rehaussé de pierres polychromes en cabochon,précède une cour intérieure, partagée par une tour centrale à escalier à vis hélicoïdale, desservant plusieurs appartements.

 Monsieur Guy de Felzins me rapporte l'histoire de cet hôtel qui porte son nom et venu par mariage dans sa famille.... Les pièces de service, cuisines, offices, celliers occupaient les soubassements, l'étage noble abritait les pièces de réception où se donnaient des bals prestigieux, au dessus se tenaient les appartements, chambres et cabinets divers.

 Pour des raisons de commodité et de confort,la distribution première a été profondément remaniée, l'hôtel loti en appartements, salles plus exiguës, autorisant une meilleure intimité, tout en conservant cette atmosphère que l'on retrouve dans les maisons d'exception.

 L'hôtel, sis au 22 rue de la Dalbade et la maison de Layrac leur ont appartenu au milieu du XIX siècle, suite à l'union de Pierre Louis Anet Dufau de Felzins et de Marie Thérèse Sophie Dumas,dont le Père était Procureur au Parlement de Toulouse. La corbeille de la mariée redorait un blason écorné par de mauvais placements.

 Les Felzins sont une famille d'extraction, originaire du Quercy, Barons et Co- Seigneurs de Viazac, ils possédaient outre l'antique château aujourd'hui ruiné, de nombreux biens fonciers et les droits afférents....Ils engageaient leur fortune dans des mines d'extraction de charbon de terre qui les ruinèrent. Ils firent preuve d'une grande générosité, vendirent leurs possessions et leur maison de Figeac, pour dédommager leurs associés et leurs créanciers afin de régler toutes leurs dettes.

 « Mon aïeul eut le mérite de s'arrêter à temps » précise Guy de Felzins!

 Pourvus de charges de conseillers au Parlement, ils retrouvèrent une certaine aisance. La famille resta moins d'un siècle à Layrac sur Tarn , bastide fondée par Alphonse de Poitiers 1271, sise dans la vicomté de Villemur. La maison Empire qui leur était échue est une vaste bâtisse quadrangulaire, au fronton central, pourvue de tours carrés aux angles, gardée par des terre cuites, les lévriers de la Fabrique Virebent. Les Communs en arrière plan possèdent des arcs d'allure mauresque, remarquablement restaurés par des architectes urbanistes Parisiens qui retrouvent dans la quiétude du village, la sérénité propice à leur créativité.

 Mr de Felzins poursuit «  Le Château passe ensuite à l'arrière grand-père Adolphe qui épouse Mathilde Carayon Talpayrac,puis au grand -père Raymond Dufau qui convole avec Suzanne de Lestapis jusqu'à notre père qui épouse Jacqueline Le Blanc....

 «  Bonne Maman qui décède en 1940 avait gardé une importante domesticité! »

 Les temps étaient révolus, l'inflation galopante après la première guerre mondiale, l'impôt sur le revenu,sans compter les emprunts Russes et autres fantaisies exotiques, ont eu raison des rentes familiales.

 Le Château fut vendu, après la guerre de 39-45,dans les années cinquante, par le Colonel de Laparre de Saint-Sernin, son beau-frère qui avait été après la débâcle de 40, prisonnier en Allemagne. Il appartint successivement à une famille de médecins toulousains, les Parent connus comme dermatologues et psychiâtres, avant d'être racheté par Madame Raphaël, elle même fille du Docteur Grimal, dont Villemur conserve le souvenir.

 Guy de Felzins n'a pas connu Layrac, le monument aux morts de la commune témoigne du sacrifice de Jean de Felzins,son oncle, frère aîné de son père. Jeune lieutenant, il fut tué au mont Kemmel, en Flandre, le premier mois de la guerre de 14. L'évocation restituée de son aïeule, un important chartrier lui permettent de retracer le parcours d'une famille qui conserve le bien le plus précieux une Mémoire de longue durée.

 Annexe:

 Jean-Pierre Dumas, procureur en la cour souveraine du Parlement avait épousé Anne Plasse, fille de Maître Jean Plasse, notaire royal de Layrac et Bondigoux.

  R. Mosnier